Lecture : Running Man (Stephen King)
Résumé :
Premier quart du XXIème siècle. La dictature s’est installée aux États-Unis. La télévision, arme suprême du nouveau pouvoir, règne sans partage sur le peuple. Une chaîne unique diffuse une émission de jeux suivie par des millions de fans : c’est « La Grande Traque ». Ben Richards, un homme qui n’a plus rien à perdre, décide de s’engager dans la compétition mortelle.
Pendant trente jours il devra fuir les redoutables « chasseurs » lancés sur sa piste et activement aidés par une population encouragée à la délation. Tous les moyens sont bons pour éliminer Ben Richards…
Dans ce livre terrifiant, le maître incontesté du suspense, le grand écrivain américain Stephen King, alias Richard Bachman, nous fait vivre cette diabolique course contre la mort sans nous laisser un instant de répit. Fascinant.
Mon avis :
Stephen King explore plusieurs thèmes. En particulier la dérive d’une société futuriste vers la violence, le voyeurisme et la déshumanisation. L’intrigue se déroule dans un avenir dystopique où la société est marquée par les inégalités sociales, la pauvreté. Running Man montre un monde où la télévision joue un rôle central, avec des émissions de téléréalité violentes, conçues pour divertir les masses et canaliser leur frustration. Stephen King dénonce l’aliénation de l’individu, prêt à tout sacrifier pour quelques dollars, ainsi qu’une société qui trouve du plaisir dans la souffrance des autres.
Le livre s’avère visionnaire sur plusieurs aspects. L’auteur a imaginé en 1982 un futur où les émissions de téléréalité atteignent des sommets de cynisme et de cruauté, ce qui résonne avec l’évolution de notre paysage médiatique actuel. Bien avant l’émergence de la téléréalité moderne, Stephen King pressentait déjà une société obsédée par le spectacle, où la frontière entre le divertissement et la barbarie disparaît.
En tant qu’auteur, j’ai été interpellé par la réflexion menée sur les dérives possibles de nos sociétés, démontrées plus par les actions des personnages que sur les descriptions. Par ailleurs, le style reste percutant, avec des phrases contradictoires, brèves et parfois cyniques.