Lecture : Les Misérables (Victor Hugo)
Résumé :
Le destin de Jean Valjean, forçat échappé du bagne, est bouleversé par sa rencontre avec Fantine. Mourante et sans le sou, celle-ci lui demande de prendre soin de Cosette, sa fille confiée aux Thénardier. Ce couple d’aubergistes, malhonnête et sans scrupules, exploitent la fillette jusqu’à ce que Jean Valjean tienne sa promesse et l’adopte. Cosette devient alors sa raison de vivre. Mais son passé le rattrape et l’inspecteur Javert le traque…
Mon avis :
Les Misérables, l’illustre roman de Victor Hugo, est paru en 1862.
On ne présente plus l’histoire de Jean Valjean, Cosette, Fantine, Marius (et tant d’autres…), qui se débattent dans les rues de la France d’après révolution…
Victor Hugo, ce très grand écrivain et poète de son siècle pose, avec Les Misérables, une véritable enclume, un pavé bourré de références historiques qui permettent au lecteur tant de s’immerger dans l’histoire qu’apprendre des éléments de notre histoire et de notre société. Je pense aux larges digressions en début de chaque volume. On y parle en détail de la bataille de Waterloo, des égouts de Paris, de la vie dans les couvents, des différents coups de tonnerre révolutionnaires ayant ébranlé la France après la chute de Napoléon, de l’origine de l’argot, du fonctionnement de la justice…
Au fil des pages, Victor Hugo sait distiller des myriades de traits d’esprits, dont chacun, au détour d’un dialogue ou d’une description, place le point de vue de l’auteur sur l’humain. Un point de vue échafaudé et structuré par une énorme étude des hommes et des femmes de son temps.
L’histoire s’étale sur près d’un demi-siècle. Emmêlant les destins des personnages pour offrir au lecteur une histoire tenue et maîtrisée de bout en bout. L’ambiance très poussée plonge le lecteur dans le XIXème siècle sans retenue et avec la brutalité d’une société sans merci, tordant sans retenue la vie des hommes déshérités.
Ce qui m’a interpellé dans Les Misérables, c’est la performance de l’auteur à tenir les fils de vie des personnages. Avec brio il maîtrise son histoire, fait alterner les points de vue des uns et des autres. Les interventions de chacun d’eux sont millimétrées et tombent à chaque fois au bon moment et avec une justesse incroyable.
Malgré les nombreuses digressions qui donnent la sensation de perdre le parcours des personnages, cela a été un vrai et réel plaisir de lire cette oeuvre mythique.