Lecture : Boule de Suif (Guy de Maupassant)
Résumé :
Rouen, occupé par les Prussiens, durant la guerre de 1870. Des bourgeois tentent de fuir la ville en diligence. Parmi eux se trouve une prostituée, celle qu’on surnomme Boule de suif. Tous vont abuser de sa générosité et la forcer à céder au chantage sexuel d’un Prussien. Maupassant dresse ici un portrait inégalé de l’hypocrisie et de la lâcheté humaines. Il condamne sans appel la guerre et la classe dirigeante, paternaliste et profiteuse. Il nous communique toute sa tendresse pour une fille au grand coeur, symbole d’une résistance vouée à l’échec.
Boule de Suif fait figure non de manifeste, mais d’accomplissement. Le bonheur d’un titre, la virtuosité d’un conteur qui joue sur tous les registres – y compris le comique -, servis par une plume souple et ferme à la fois, employée à peindre la cupidité aussi bien que l’amour, les préjugés ou le bonheur, n’y sont pas étrangers. Mais quelle recette mystérieuse et efficace est ici à l’oeuvre ? Maupassant à son meilleur saisit « dans leurs côtés cruels les réalités de la vie », non sans dégager de cet amalgame soigneux de bourgeois avides et d’humiliés perdus une poésie âcre et forte.
Mon avis :
Maupassant n’est pas le premier venu, et il nous le prouve une fois de plus avec ce texte aussi court que percutant. Son style à la fois empreint de dynamisme, de poésie, d’humour et de conviction politique s’exprime avec force, laissant toute sa place à l’imagination du lecteur.
L’économie de mots dans ce texte n’empêche pas l’auteur de desservir une histoire forte et chargée de réflexions diverses sur la guerre, le pouvoir, l’aristocratie, la séduction… et les bonnes moeurs.
Ce qui m’a interpellé dans cette histoire est non seulement la force, mais aussi la concision et la précision avec lesquelles Maupassant dépeint l’âme humaine : dédain, envie, hypocrisie… une leçon à étudier !