Lecture : Le Horla (Guy de Maupassant)
Résumé :
Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, en Normandie, lorsque d’étranges phénomènes commencent à se produire. C’est la carafe d’eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible… Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu’un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu’il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant… S’il quitte sa maison, ce pouvoir disparaît ; mais bientôt, il ne peut plus sortir de chez lui, il est prisonnier. D’où vient cet esprit ? Du Horla ou de l’homme, l’un des deux doit périr.
Mon avis :
Guy de Maupassant signe en 1886 cette nouvelle qui envoie le lecteur dans les méandres de la folie et de l’hallucination. La date de sortie de ce texte correspond au prémices de la folie de l’auteur, atteint de la syphilis. Quelque part, c’est donc un voyage dans son crâne que Guy de Maupassant nous propose.
Le style de la nouvelle, fantastique et plutôt horrifique, m’a fait pensée au travail de Lovecraft, devenu maître du genre. Sauf qu’au moment de la sortie du Horla, Lovecraft n’était pas même encore né !
Guy de Maupassant, faut-il le souligner, a un grand talent pour les descriptions : à la fois courtes, efficaces et imagées. Il sait emmener en deux ligne son lecteur dans son imaginaire et lui faire ressentir jusque dans ses veines les craintes et terreurs qui le travaillent.
Un texte avant-gardiste s’il en est, le Horla pose l’une des premières pierres ce qui sera par la suite un genre à part entière !